1/3 des dépenses de Cloud en pure perte !
On constate pourtant qu’un tiers de ces dépenses sont gaspillées, car les services déployés ne sont pas ou plus utilisés.
Les causes sont multiples, manque de contrôle, manque d’expertise, complexification des infrastructures, conjoncture jouant contre la planification.
Cependant, ce n’est pas une fatalité, des solutions existent et les économies à réaliser constituent un nouvel enjeu majeur pour les DSI.
Contexte
Dans un contexte fragile ou concurrentiel, le cloud permet en effet de gagner en agilité, flexibilité, performance, voire innovation.
Il offre par ailleurs l’avantage de pouvoir sortir des frais fixes d’infrastructure, pour des frais variables, adaptables aux situations et aux besoins.
38% des entreprises françaises sont toutefois encore réticentes ou frileuses à franchir le cap, pour des raisons économiques, de compatibilité avec leur modèle, de sécurité ou d’offres non adaptées.
La guerre sur les prix que se livrent les GAFAM devrait en convaincre encore davantage.
Pourtant, bien que tous ces investissements dans le cloud soient bien réels, à l’arrivée près d’un tiers de ces dépenses sont réalisées en pure perte.
C’est ce que semble démontrer la nouvelle étude Flexera de 2021 dans son rapport « State of the Cloud ».
Conséquence directe, avec la cybersécurité, ce gaspillage passe en tête des préoccupations des DSI.
Quelles sont les causes de ce gâchis, quelles sont les conséquences et comment y remédier ? Voilà le chantier auquel les responsables informatiques doivent faire face.
Regardons de plus près…
Signe des temps
La transition vers l’externalisation est bien réelle, le cloud répondant particulièrement bien aux usages du moment, aux nouveaux services et solutions, visio, télé-travail, streaming, SAAS, big data, internet des objets, IA.
Les causes
=> Certaines entreprises n’ont pas le niveau numérique suffisant pour exploiter au mieux les bénéfices du cloud.
=> Absence de planification
Les projets cloud se déploient ainsi sans réelle planification.
Le contexte sanitaire a amplifié ce phénomène. La distanciation physique et les confinements ont engendré une virtualisation des services et des usages à vitesse grand V.
Ces migrations rapides, contraintes et forcées, n’ont pas pu être assez réfléchies.
Certaines anticipations (digitalisation de moyens de production) n’avaient sans doute pas lieu d’être, effectuées dans la précipitation.
A l’arrivée, surgit logiquement un manque de visibilité concernant ces services contractés dans l’urgence.
Avec une méconnaissance des besoins réels de l’entreprise à un instant T la difficulté pour optimiser les dépenses s’accroit.
• Le manque de discernement quant au potentiel du cloud
Cette absence de discernement masque les réelles opportunités qu’offre le cloud, la flexibilité qu’il permet et les économies réelles qu’il peut engendrer.
• Un cloud de plus en plus complexe
L’utilisation du cloud se complexifie. Stratégie multicloud, cloud privé, public, hybride, les responsables informatiques n’y voient pas toujours clairement.
Le large choix des services proposés par les fournisseurs et notamment les GAFAM reste aussi parfois un piège à éviter, car ces offres ne sont pas forcément adaptées aux besoins. Leurs solutions packagées ou propriétaires ne sont pas toujours les meilleures.
Il est parfois plus judicieux d’opter pour du sur-mesure et de l’open source.
L’automatisation de la surveillance de ce qui est déployé n’est pas programmée. De ce fait comment connaître précisément le périmètre de son système d’information dans le cloud et donc comment contrôler et optimiser les dépenses ?
Ce manque de visibilité est souvent dû à la répartition de ces questions entre les différents services des entreprises et à l’absence de communication entre eux. Qui est responsable de l’architecture ? Qui doit déployer les projets ? Qui est en charge de l’optimisation des coûts ? Qui coordonne ? Qui décide ?
Des conséquences économiques et écologiques
Il y a aussi un risque à laisser vacant un bout d’architecture qui ne serait plus mis à jour.
En terme de sécurité cela pose un réel problème.Enfin, l’impact écologique du cloudn’est plus à démontrer. On sait que la production, la distribution, le transport, l’utilisation du matériel engendre de nombreuses tensions, sur les ressources, en terme de gaz à effet de serre produit.
Pour certains l’externalisation de l’informatique rend aussi plus compliquée l’appréhension de l’empreinte carbone du cloud. On visualise moins bien les incidences du renouvellement des matériels, les problèmes de recyclage notamment.
Comment faire pour remédier à ce gaspillage ?
- Une stratégie de déploiement
Ce qui semble prépondérant c’est avoir une réelle stratégie de déploiement cloud.
Il faut penser son approche pour éviter la précipitation et anticiper aussi les investissements.
Les dépenses de cloud ne devraient pas constituer un poste fixe dans l’esprit des responsables. Acquérir les données sur les coûts du cloud doit faire partie de la démarche.
Il faut par ailleurs mettre en place une concertation entre la gouvernance informatique et la direction de l’entreprise. C’est elle qui doit au final appuyer les projets afin que tous les services concernés puissent s’engager main dans la main. - Déployer des instruments de contrôle
Mettre en place des outils et monitoring automatisés pour la supervision des services cloud doit être systématique. Cette surveillance doit être continue et permet de détecter le cas échéant tout événement anormal.
Ce contrôle peut venir cibler spécifiquement ce que l’on nomme le gaspillage invisible, le stockage de données, les ressources en calcul, le surdimensionnement, le sur-provisionnement, la conservation inutile de toutes ces Virtual Machine, ces instances de test ou de pré-production que l’on oublie dans un coin de son SI. - Redimensionner au juste besoin
Du contrôle doit naître le dimensionnement au juste besoin. On parle souvent de scalabilité, nous préférons dire « juste ce qu’il faut quand il faut » pour que le dimensionnement à la baisse puisse être également abordé. C’est aussi lors des migrations que cette approche a tout son sens. Quel est votre besoin réel en CPU, mémoire, connexions simultanées, stockage, sauvegarde, maintenance ? Est-il susceptible d’évoluer ? - Viser l’optimisation, l’efficacité et l’efficience
C’est en redimensionnement au plus juste de façon continue que l’on atteindra l’optimisation et l’efficience de ses services. A la complexité des infrastructures doit aussi répondre un minimum d’automatisation pour économiser des ressources et des temps de traitement. L’automatisation ne se fera pas au détriment des personnels informatiques puisqu’ils pourront être affectés à de nouveaux projets plus stratégiques et innovants pour l’entreprise. - Vigilance sur les dates d’abonnement et la lisibilité des factures
Il faut garder en mémoire les dates de renouvellement automatique des services cloud et anticiper le dé-provisionnement de certains le cas échéant. Les factures fournisseurs doivent vous apporter tous les détails nécessaires pour avoir une vue complète de vos services.